Dans cet épisode, nous nous tournons vers l'histoire de la création du code pénal brésilien - le point de repère de la conduite sociale punitive dans le pays - pour essayer de comprendre pourquoi, même après 160 ans d'abolition de l'esclavage, le pays reproduit toujours un modèle colonial et relation esclavagiste avec la population noire, reproduisant les schémas anciens et nouveaux de violence et de contrôle. En 1830, l'année de la création du premier code, selon des documents du Sénat et de la Chambre, le pays établit différentes peines pour les Noirs libres et asservis, laissant les Noirs avec les peines les plus sévères : la mort sur le gibet et les galères (public œuvres, avec des individus enchaînés). Près de deux siècles plus tard, l'Annuaire de la sécurité publique brésilienne 2020 a enregistré que la police n'avait jamais tué autant qu'en 2019 et que 80 % des victimes étaient noires. Concernant l'incarcération, deux détenus sur trois sont noirs ou bruns. A ce sujet, nous nous entretenons avec l'avocate pénaliste Brisa Lima, membre de l'Institut pour la défense de la population noire - IDPN. Brisa note une dure réalité : que "la prison est le quartier des esclaves modernes". Et il défend non seulement l'abolition de la police, mais aussi la responsabilité du système judiciaire.